Que l'on soit athlète ou arbitre, il faut beaucoup ramer pour participer aux Jeux olympiques et paralympiques, d'autant plus en canoë-kayak. Michel Létienne en sait quelque-chose, lui qui participera à sa cinquième olympiade.


Dans le monde du canoë-kayak, Michel Létienne, vice-président du Comité départemental olympique et sportif (CDOS 62) est une référence. Membre depuis ses années collège de ASL Grand Arras anciennement ASL Saint-Laurent-Blangy, il en est aujourd’hui encore l’un des piliers. Michel Létienne a fait sa carrière professionnelle dans le sport, la Direction départementale de la jeunesse et des sports du Pas-de-Calais, puis détaché à la fédération française de canoë-kayak comme cadre technique. Il aura en charge les équipes de France qu’il emmènera à Barcelone en 1992 avec la médaille de Didier Hoyer.

« C’est un métier très prenant. On ne peut pas demander aux athlètes de s’investir si on ne s’investit pas soi-même. Et on mesure bien ce qu’est la solitude du chef quand on est directeur des équipes de France. ».

Arbitre olympique depuis 2012

Michel Létienne va s’investir dans sa vie professionnelle comme dans sa vie associative, il n’aura de cesse de s’impliquer dans son club de cœur, dans la formation des jeunes céistes et kayakistes, dans la gestion de l’association, mais aussi au sein du comité régional dont il assurera la présidence de 1977 à 1989.

Après Barcelone, il tient à rester au contact du haut niveau. Pour ce faire, il choisit de devenir arbitre international. Il obtient son diplôme en 1994, officie dans les plus grandes compétitions jusqu’à la consécration, sa sélection comme arbitre aux JO de Londres en 2012. Il le sera encore à Rio en 2016, à Tokyo en 2020. Il fera également partie des 20 arbitres présents à Paris en 2024. « Il faut savoir que les places sont chères. Quand j’ai su que les JO se dérouleraient à Paris je m’étais dit que je devais aller jusque-là. » La récompense d’un investissement sans faille au service du canoë-kayak et du sport en général.

« Le travail de l’arbitre est de faire en sorte que la compétition se déroule bien et dans le respect des règles. Un travail qui doit être invisible pour les athlètes. Il ne s’agit surtout pas de se mettre en avant. »

Acteur et spectateur

« Participer à une olympiade en tant qu’arbitre n’a rien à voir avec ce que j’ai vécu comme directeur des équipes de France en 92. C’est beaucoup plus zen. » L’arbitre sait qu’il travaillera une demi-journée. Il doit être au point à l’instant T. Après il est libre d’aller partager la fête olympique dans les rues ou dans les stades. « Les Jeux olympiques, ce ne sont pas des championnats du Monde. C’est une atmosphère, une ambiance particulière liée à l’universalité, à la dimension multisports. Pouvoir être dans ce microcosme, croiser les plus grands champions, assister à des victoires historiques, c’est un privilège exceptionnel ».