Si les athlètes de l’équipe olympique et paralympique Pas-de-Calais portent aujourd’hui les couleurs du Pas-de-Calais à travers le monde, d’autres l’ont fait avant eux et continuent de le faire.

Régine Le Gleut est un pilier de la lutte française. Licenciée d'abord au LC Tourcoing puis à l’AS Molinghem, près d’Isbergues elle a remporté quatre titres de championne de France en junior, espoir et senior. Athlète de haut niveau de 1980 à 1986, elle s’est finalement consacrée à l’arbitrage, à une époque où le règlement fédéral ne permet pas à une femme d'arbitrer une compétition de lutte. Qu’à cela ne tienne, à force de persuasion, elle obtient le diplôme régional en 1984. La fédération française fait évoluer son règlement et en 1986 elle atteint le grade national et ne cessera de gravir les échelons jusqu’au niveau arbitre international de niveau 1 supérieur.

Faire évoluer les mentalités

"J'ai eu pas mal de misères à être intégrée au corps arbitral, au niveau régional d'abord, puis au niveau national. Aujourd'hui, la fédération française développe justement la féminisation. Et en tant que vice-présidente en charge de la commission arbitrale, je m'attache particulièrement à développer l'arbitrage féminin."

Elle arbitre sa première compétition internationale en 1988 en Belgique : "J'étais la seule femme et je me souviens encore des paroles d'un ancien instructeur s'adressant aux autres arbitres - Ce n'est pas parce que c'est une femme que ses décisions seront de mauvaises décisions -. Je me suis sentie rougir, mais ça a alimenté la flamme".

Régine Le Gleut compte cinq olympiades en tant qu'arbitre. Photo : Tony Rotundo

Une carrière internationale

En tant qu’arbitre, elle participera à cinq olympiades : Sydney en 2000, Athènes en 2004, Beijing en 2008, Londres en 2012 et Rio en 2016. Elle arbitrera également 33 championnats et coupes du Monde, 30 championnats continentaux… Bref une carrière bien remplie qui fait de Régine Le Gleut le symbole de l’arbitrage français et international. En effet, en 2020, son engagement au sein de la fédération internationale, L’UWW (United World Wresling) a été salué par la remise du titre d’arbitre honoraire par l’UWW.

"J'avais dit à mon époux que j'arrêterai après mes premiers Jeux Olympiques, mais ça a été plus fort que moi. Se retrouver entre arbitres du monde entier, découvrir la culture d'autres pays, c'est quelque chose d'incroyable."

 

Accompagner vers le plus haut niveau

Si aujourd’hui elle ne juge plus les compétiteurs, elle reste très active dans le monde de la lutte et de l’arbitrage. Régine Le Gleut est désormais vice-présidente de la Fédération Française de Lutte, en charge de la Commission nationale d’arbitrage. À ce titre, elle met toute son énergie pour accompagner les arbitres françaises et français vers le plus haut niveau.

"Je suis contente de ce que j'ai fait. Maintenant, j'essaie de rendre ce que j'ai reçu en aidant les autres."

62 pulsations ! Le relais collectif de la flamme olympique avec Régine Le Gleut, arbitre de lutte

Durée: 15 minutes 28 secondes