Frédérique Quentin, native de Sibiville, s'est prise de passion pour la course à pied dès son plus jeune âge. Une passion qui l'a emmené jusqu'à Atlanta pour disputer les Jeux Olympiques de 1996.

Comme le dit souvent Jean-Claude Leroy, président du Conseil départemental, "Le haut niveau passe d'abord par les petits clubs, les petites associations sportives, dans les villages". Frédérique Quentin en est un bel exemple. Native (en 1969) de Sibiville, petite commune de 120 âmes, nichée au cœur du Ternois, elle s'est mise à courir dès sa plus tendre enfance : "Dans le milieu rural d'où je viens, il n'y avait pas une offre pléthorique de sports à pratiquer. La facilité, c'était de courir dans les champs, sur les routes. À 7 ans, j'ai accompagné mon frère à un entraînement au Frévent Olympique Club. C'est là que j'ai pris ma première licence."

Sa spécialité, le demi-fond

Comme tout enfant, elle passe par l'école d'athlétisme et goûte à la plupart des disciplines, mais très vite elle se révèle excellente en endurance et notamment en demi-fond avec une facilité à suivre le groupe des garçons, même plus âgés. Sous la houlette de la famille Vasseur, fortement impliquée dans le club de Frévent, Frédérique va progresser rapidement, rejoindre un plus grand club, celui de Saint-Pol-sur-Ternoise, puis de Béthune, jusqu'à l'arrivée à la Fac de Lille où elle intègre l'ASPPT Lille. "J'étais boursière. Mes parents n'avaient pas de gros moyens, j'ai donc dû cumuler études, entraînement et petits boulots".

Carrière sportive et vie professionnelle

En benjamine, elle remporte le cross du Figaro, puis enchaîne les titres départementaux, régionaux et même nationaux sur 800 et 1500 mètres. Frédérique intégrera l'équipe nationale, détiendra des records de France, brillera à l'international jusqu'à être du voyage pour Atlanta en 1996.

Si la performance sur la piste était son credo, Frédérique Quentin a toujours eu en tête l'après carrière sportive. "Très vite, j'ai pris conscience que le sport ne me ferait pas vivre. Je n'étais pas sponsorisée et si je ratais une année d'études, je perdais ma bourse. Il fallait donc que je puisse être performante dans mes études comme en sport."

Aujourd'hui, Frédérique s'occupe d'athlètes au sein de la FDJ/Française des jeux. "Dès le début du contrat de sponsoring, nous préparons à l'après-carrière et les sensibilisons à la formation et à l'anticipation. Le maître mot, c'est anticiper pour ne pas se retrouver au dernier moment à se dire qu'est-ce que je vais faire. Ne pas savoir ce que l'on va faire après, c'est perturbant et c'est source de contre-performance."

 

Frédérique Quentin en course aux Jeux Olympiques d'Atlanta en 1996.

Toute petite, elle en rêvait

Dès ses débuts en athlétisme, Frédérique Quentin a toujours eu en tête de participer aux Jeux Olympiques : "j'étais tombée sur un article, l'histoire d'un Brésilien, coureur de 800 mètres qui participait aux JO. Je me suis dit - je veux faire comme lui -."

Frédérique fera tout pour atteindre son rêve. Deux ans avant l'année olympique elle est focus sur les JO, réussie les minimas, multiplie les performances nationales et internationales et l'annonce tombe : elle est du voyage pour Atlanta.

Ce qu'elle ressent à ce moment-là : "je savais que j'étais sélectionnée, mais j'ai quand même acheté l'Équipe pour voir mon nom dans la liste. Le fait de faire partie de ces 300 élus qui vont partir représenter leur pays, c'est une fierté personnelle, mais aussi pour les proches, les amis, les parents. Se dire que tous les sacrifices, toutes les choses de la vie que l'on a ratées, toutes les petites contrariétés que l'on a fait vivre à ses proches n'ont pas été vaines."

"Ce n'est pas incompatible que d'être dans un petit club, en milieu rural et d'atteindre le haut niveau. Un peu partout, il y a des éducateurs, des entraîneurs compétents et des bénévoles dévoués qui ne comptent pas leur temps. Il ne faut pas pousser trop tôt les plus jeunes. Il y a beaucoup d'exemples de jeunes détectés en cadet ou junior et qui accèdent à des pôles de performance vers 17,18 ans "

D'une aventure à l'autre

Les JO d'Atlanta ne se passeront pas comme elle l'aurait souhaité. Dépassée par l'enjeu, Frédérique Quentin passera à côté de sa course. Grosse déception mais qui sera atténuée quelques jours plus tard quand elle bâtera le record de France du Mile. 

En 2000, années des JO de Sydney. Frédérique se blesse au tendon d'Achille. Fin du rêve olympique, fin de carrière sportive, mais aussi début d'une nouvelle aventure professionnelle. Les JO de Sydney, elle y sera en tant que journaliste. Elle travaille aujourd'hui pour la Française des jeux où elle a aujourd'hui en charge le programme des sportifs de haut niveau et développe la promotion du sport féminin.

Frédérique Quentin a également créé une association à but non lucratif, Odysséa qui rayonne partout en France. Des courses et marches sont organisées pour sensibiliser et récolter des fonds pour la recherche sur le cancer du sein.